Bareigts : aucun département hexagonal n’accepterait la situation des Outre-mer
La ministre des Outre-mer Ericka Bareigts a jugé mardi qu’aucun département hexagonal n’accepterait la situation des outre-mer avec des retards importants par rapport au reste du pays et a vanté son projet de loi, une marche vers l’égalité.
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Bareigts : "aucun département hexagonal" n’accepterait la situation des Outre-mer
"Nos 2,75 millions de compatriotes résidant outre-mer vivent, au quotidien, les différences de niveau de vie entre leur territoire et l’hexagone", a lancé la ministre à l’ouverture des débats à l’Assemblée sur son projet de loi "Egalité réelle outre-mer".
"Le constat est celui d’écarts, et de retards, toujours très importants avec l’hexagone : le taux de pauvreté y est encore deux fois plus important, tout comme les taux de chômage. Beaucoup trop de jeunes, entre trois et sept fois plus qu’ailleurs, s’y trouvent en situation d’illettrisme. Quant au taux de mortalité infantile, les taux constatés dans les DOM sont ceux observés dans l’hexagone il y a 23 ans", a énuméré Mme Bareigts.
"Dans aucun département hexagonal, une telle situation ne serait tolérée", a-t-elle plaidé.
Le projet de loi "n’est pas un texte des Outre-mer pour les Outre-mer. Il s’agit d’un texte de la République, une République qui ne s’arrête pas aux rivages hexagonaux, mais qui affirme ses principes dans tous les océans", a-t-elle insisté.
"Imaginez une France où plus de 50% des jeunes seraient sans emploi, où la richesse par habitant serait de 30 à 73% inférieure à la moyenne nationale et où les écarts de richesse entre les plus fortunés ne seraient pas un rapport de 1 à 3 mais de 1 à 10 comme en Guyane", a renchéri le rapporteur Victorin Lurel (PS, Guadeloupe).
"Si cette France-là existait, elle serait au bord de l’implosion, voire de l’explosion", a-t-il souligné.
Fort de 112 articles, ce texte, qui fait l’objet de 288 amendements, doit être discuté jusqu’à jeudi soir.
Il propose la création, dans chacune des onze collectivités d’outre-mer habitées, d’un "plan de convergence" pour déterminer un objectif de rattrapage avec la métropole sur 10 ou 20 ans. Ce plan serait décliné ensuite en "contrats de convergence" de six ans entre Etat et collectivités locales, avec des objectifs "contraignants" et "des contrôles" sur l’avancée de l’objectif.
Pour cela, il s’agira d’abord d’établir un diagnostic, en définissant des indicateurs spécifiquesà chaque territoire (décrochage scolaire, chômage, mortalité infantile, etc.) puis en définissant localement les mesures à mettre en place.
Le gouvernement a donné son feu vert à plusieurs mesures sociales comme l’application dans les mêmes conditions qu’en métropole des prestations familiales pour les travailleurs indépendants ou l’alignement progressif des taux et plafonds de ressources du complément familial.