Larcher (LR) contre la suppression de la taxe d’habitation
Le président du Sénat Gérard Larcher (Les Républicains) s’est prononcé mardi contre la réforme de la taxe d’habitation et a mis en avant un problème de crédibilité avec une méthode qui ne va pas, après les annonces d’économies de Gérald Darmanin.
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Larcher (LR) contre la suppression de la taxe d’habitation
Interrogé sur Europe 1, M. Larcher est "contre" la réforme de la taxe d’habitation. Pour le sénateur, il s’agirait d’"une perte d’autonomie fiscale" qui ne permettra pas de résoudre "les questions d’inégalité" car "demain, les municipalités seront obligées de transférer sur le foncier bâti".
"Il faut reprendre la réflexion sur les taxes locales", a-t-il prôné, soulignant que le "vrai sujet d’inégalité dans la taxe d’habitation : ce sont les valeurs locatives qui n’ont pas bougé depuis 44 ans".
A quelques jours de la Conférence nationale des territoires voulue par Emmanuel Macron, le président du Sénat avertit que "si le gouvernement veut s’attaquer à l’autonomie fiscale des collectivités locales, il commettra une faute quasi constitutionnelle".
La suppression de la taxe d’habitation pour 80% des assujettis est une des promesses électorales du chef de l’Etat, qui a arbitré dimanche en faveur d’une mise en oeuvre dès 2018, contrairement à ce qu’avait laissé entendre le Premier ministre Edouard Philippe lors de sa déclaration de politique générale.
Par ailleurs, M. Larcher a mis en avant un problème de "crédibilité" alors que le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin annonce dans Le Parisien 4,5 milliards d’euros d’économies "sur le seul budget de l’Etat" en 2017, afin de contenir le déficit sous les 3% du PIB.
"C’est la méthode qui ne va pas", a dit le sénateur des Yvelines pour qui, s’agissant des chiffres d’économies annoncés , "encore faut-il les documenter".
"Au fond, le vrai sujet est que la France est en train de mourir de sa dépense publique", "qui n’est plus supportable". "Je vois que la technique n’a vraiment pas changé. On est au rabot au lieu de se poser des questions de structure".