Quartiers sensibles : changer de braquet pour casser les ghettos

Le ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports Patrick Kanner a jugé mardi qu’il fallait changer de braquet dans la politique visant les quartiers sensibles, et promis un plan d’action afin de casser les ghettos.

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Quartiers sensibles : changer de braquet pour casser les ghettos

"La situation dans une centaine de quartiers est grave", a affirmé lors d’une séance de questions au gouvernement M. Kanner, jugeant que "dans ces quartiers, la continuation de ce qui a été fait n’est plus possible en l’état" et qu’il fallait "changer de braquet".

"Nous avons engagé un travail de concertation et de mobilisation", a-t-il ajouté, en référence aux visites de terrain de la secrétaire d’État à la politique de la Ville, Myriam El-Khomri.

"Notre perspective est de livrer début mars, à l’occasion d’un comité interministeriel dédié à la lutte contre les inégalités, un plan d’action qui engagera ceux qui auront à participer à son élaboration", a-t-il ajouté.

La tenuede ce comité interministériel avait été annoncée le 22 janvier par Manuel Valls, qui avait précédemment dénoncé un "apartheid social, territorial et ethnique" dans les quartiers périphériques.

"Mon chantier prioritaire est de casser les ghettos", a affirmé M. Kanner, pour qui "la concentration des populations les plus pauvres dans les mêmes quartiers est une insulte à la République".

Parmi les priorités, il a cité "l’amélioration du cadre de vie avec la rénovation urbaine", mais ausi "revoir la politique de construction et d’attribution des logements, etle retour forcé si nécessaire des services publics".

"Nous apporterons une réponse globale, déterminée, contre la ghettoïsation", a-t-il promis. Mais il faut aussi "que la République tienne ses promesses pour que tous nos concitoyens croient en elle : emploi des jeunes, égalité hommes femmes, lien avec les parents isolés, éducation dans l’école et hors de l’école".

"Il nous faut reconnaître l’abandon de certains territoires et les réinvestir. Les problèmes des quartiers sont ceux de toute notre société", a-t-il lancé.