Rénovation énergétique : le gouvernement doit passer aux actes (collectif)
Le gouvernement n’a pas encore pris la mesure qui permettra de rénover un million de passoires énergétiques dans les 5 ans, objectif pourtant affiché par Emmanuel Macron, ont déploré jeudi les ONG et sociétés réunies au sein de l’Initiative Rénovons.
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Rénovation énergétique : le gouvernement doit passer aux actes (collectif)
La France compte 7,4 millions de logements privés particulièrement énergivores , à fort impact environnemental mais aussi sanitaire et financier notamment pour 2,6 millions de ménages modestes qui les occupent, rappelle ce collectif (Fondation Abbé Pierre, Secours Catholique, Réseau Action Climat, Fondation pour la nature et l’homme, société Effy de conseilen efficacité énergétique...).
"Il faut aller plus vite sur cette question de la rénovation", a dit lors d’une conférence de presse Laurence Tubiana, cheville ouvrière de l’accord de Paris sur le climat. "La France, qui veut affirmer son leadership sur le climat, doit être cohérente avec elle-même".
La loi pour la transition énergétique votée en 2015 prévoit l’élimination des passoires énergétiques à horizon 2025.
"Rénovons" exprime son "inquiétude" après l’annonce des premières mesures gouvernementales.
A ce stade, 50.000 logementsprivés occupés par des ménages modestes sont rénovés annuellement, essentiellement via le programme d’aides publiques "Habiter Mieux".
"Dans le PLF 2018 on annonce 75.000 par an pendant 5 ans via ce dispositif (1,2 md d’euros). C’est mieux, mais le compte n’y est pas", pointe Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé Pierre, pour qui viser les moins favorisés est "déterminant car c’est là qu’on aura le retour sur investissement le plus puissant".
Selon une étude publiée par "Rénovons", 36 mds d’euros d’investissement public d’ici 2025 permettraient de rénover les 7,4 millions de passoires, le privé (propriétaires) fournissant la même somme de son côté.
Cela permettrait de créer 126.000 emplois sur 2017-2025, d’économiser 758 M d’euros par an au système de soins, et de réduire de 12% les émissions de gaz à effet de serre du secteur résidentiel (11% du total en France), selon cette étude.